Louis-Philippe de Cabernet Sauvignon introduisit délicatement la pointe de la vrille exactement au centre du bouchon d’un bordeaux millésime 1990.
Bien que l’émotion fît trembler son poignet, il retira délicatement ledit bouchon et le bruit caractéristique d’une bouteille qu’on débouche résonna contre les murs de la cave. Il en examina l’état, le renifla et un léger sourire illumina son visage. Il versa doucement le précieux liquide dans un verre en cristal, qu’il leva un peu pour en apprécier le contenu limpide et brillant, d’une couleur intense rouge cerise aux reflets de rubis et aux touches de tuile sombre.
Il l’approcha de son nez, ferma les yeux, sentit exploser des arômes de chocolat, de vanille, de truffes, de bois aromatiques, de cuirs à l’élégance incroyable, expression d’une infinie variété. Il porta ce précieux liquide à ses lèvres, en but une gorgée et … réalisa qu’il avait oublié de rincer le verre. Les traces de produit vaisselle qui restait, donnèrent au vin un petit goût de savon de toilette aux arômes de déodorant et un bouquet de détergents, le tout parfaitement équilibré avec grande complexité et harmonie.